Tableau « Le porte-étendard » signé Ferdinand Roybet
6 800,00€
Description:
Huile sur toile de Ferdinand Roybet. (1840 - 1920)
Ferdinand Roybet né le à Uzès et mort le à Paris est un peintre et graveur français.
Signé en bas à droite « F. Roybet »
Dans un cadre en bois doré et pate de l’époque
Dans un intérieur, un homme, chapeau à plumes et habits anciens, une main sur la hanche, tient fièrement de l’autre un drapeau appuyé sur son épaule.
Le costume, un pourpoint de satin jaune, les nœuds de rubans sur les bas, la fraise, et la fière petite moustache évoquent le début du XVIIème siècle. Et le drapeau, aux bords alternés blanc et rouge, aux couleurs impériales (par hypothese), le buffet et le tableau au-dessus (une réminiscence des « Ménines » ?) nous placent dans l’atmosphère des Flandres espagnoles à l’époque de la « Kermesse héroïque ». Et c’est bien là que le peintre veut nous attirer, dans ce grand siècle flamand, et nous séduire par ce rappel de la peinture hollandaise, reprise et magnifiée. L’évocation de Rembrandt et des personnages de la « Ronde de nuit », de ces bourgeois des Guildes si fiers de jouer aux soldats, est bien présente, subjectivement, dans notre tableau. C’est derrière cette facilité de lecture -un tableau hollandais du XVIIème peint par un français du XIXème, un pastiche- une œuvre plus compliquée… La référence au XVIIème hollandais est évocatrice de bien des choses : c’est un monde en transformation, où les révoltés contre l’Espagne aspirent à la liberté, religieuse et commerciale, source de prospérité et donc reconnaissance-récompense des commandements divins. La France de la IIIème République, à cette « Belle époque » peut se retrouver dans cette idée. Elle a depuis la Révolution conquis une certaine liberté des cultes, qui a permis aussi à une bourgeoisie commerçante de travailler et de s’enrichir dans un relatif calme social. Mais c’est aussi un pays blessé, meurtri par la défaite de 1870 et qui aspire à retrouver ses provinces perdues au profit de l’Empire allemand. Entre la propreté et la richesse de mise dans les intérieurs flamands, où veut se retrouver la société française, et le rapport à la guerre, l’ambivalence est là. Notre soldat, si fier, si arrogant, dans cet intérieur si tranquille, et lui-même si paré, si peu guerrier et tellement « matamor »… la contradiction est là : c’est une parade ridicule qui est présentée. On ne veut pas le combat, mais simplement son image, sa gloire, pas la lutte, mais la quiétude et le confort. A la limite de la caricature, notre tableau nous place devant un nouvel éclairage de l’Europe d’avant-guerre.
En effet, Roybet et ses mousquetaires ou ses piquiers est loin de l’esprit de Meissonnier ou de Detaille. Ces derniers évoquent la geste napoléonnienne, ou les fastes militaires du passé français, et sont considérés en leurs temps comme les plus grands artistes (un tableau de Meissonnier valait un immeuble à Paris !), Roybet est plus allusif, historicisant, et préférant les « costumes » à l’Histoire. Il aime à peindre scénettes et anecdotes, mêlant légéreté et outrance, loin des tueries et des massacres de Rochegrosse. Un milliardaire américain (Vanderbilt) lui achète ses « Propos galants » 100 000 francs (or) au Salon de 1893. Son œuvre, aujourd’hui encore méconnue, comprend de nombreux portraits de personnalités, et peut s’admirer dans le musée qui porte son nom à Courbevoie.
Matière : Peinture à l'huile / Bois
Epoque : XIXème siècle
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Actuellement disponible à : Paul Bert (93)
Dimensions
HAUTEUR | 66 cm |
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LONGUEUR | 57 cm |
PROFONDEUR | 5 cm |