Nature morte du XIXème siècle
3 800,00€
Description:
Huile sur toile de style nature morte du XIXème siècle.
Une nature morte est un genre artistique, principalement pictural qui représente des éléments inanimés (aliments, gibiers, fruits, fleurs, objets divers...) organisés d'une certaine manière dans le cadre défini par l'artiste, souvent dans une intention symbolique.
Sur une table, un vase de cuivre est posé sur un tapis. Il est rempli de fleurs épanouies, roses et œillets.
Méfiance. Les peintres des premières « Natures mortes », au XVIème siècle, nous tendent souvent des pièges. Là où l’œil ne voit que bouquets et fruits, l’artiste a dissimulé un message… En anglais, Nature morte se dit « still-live » (toujours en vie), et annonce bien la fin d’un cycle : plus que la beauté d’un épanouissement, c’est l’annonce d’une décrépitude : les fleurs perdent un pétale, les fruits sont mûrs et parfois rongés, et des insectes -papillons ou chenilles- l’animent. Immédiatement, tout va basculer vers la mort et le pourrissement. Ces tableaux nous amènent à une méditation sur la vie, et sur sa brièveté, avec son inexorable déclin… Ils sont peints pour à la fois célébrer la beauté de l’existence matérielle, en ce qu’elle peut offrir de plus radieux (« les lys de champs… » et la robe du roi Salomon dans toute sa gloire…) et nous rappeler, à qui sait les regarder, sa finitude, c’est-à-dire que cette vie terrestre n’est rien à côté de la vie céleste que nous promet le Divin. Ce message promu par les travaux de la Contre-Réforme catholique au XVIème siècle participe du renouveau pictural et de l’émergence d’un certain humanisme stoïque (Spinosa, Montaigne, etc.) : si vivre est apprendre à mourir, il faut vivre aussi.
Cette vision quelque peu morbide des natures mortes s’estompe avec le Temps, et les peintres des siècles suivants -avec leurs propres questionnements- veulent a contrario y retrouver un équilibre, et une réalité, plus heureux. Si la mélancolie n’est pas absente, elle reste sereine et tranquille dans les œuvres de Chardin, et au XIXème siècle les bouquets de Fantin-Latour sont davantage témoins de liesse et de fête : c’est dans ce registre, à la fois neutre, mais heureux, que s’inscrit notre tableau. Son auteur, anonyme, a su conserver cette image de plaisir intact, où à la modestie de la table de bois vient répondre la richesse du tapis et la profusion des fleurs. Comme une opposition entre l’œuvre de la Nature, grandiose, et le travail de l’homme, presque fruste. Avec une facture appliquée, presque naïve, le peintre a voulu chanter là un moment de plaisir et de grâce, le triomphe de la Nature et de la Beauté, et le figer là pour une éternité, contre la Mort.
Matière : Peinture à l'huile / Bois
Epoque : XIXème siècle
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Dimensions
HAUTEUR | 80 cm |
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LONGUEUR | 89 cm |
PROFONDEUR | 5 cm |