Bronze « Le travail » de A. Masjouille
1 200,00€
Description:
« Le Travail »
A. Masjouille (signé sur la base)
Bronze à belle patine brun-noir
France, XIXème siècle
Un jeune forgeron, torse nu, près d’une enclume, est le marteau à la main, prêt à frapper sur un bouclier. La base porte un cartouche de laiton doré « le TRAVAIL par Masjouille (Sc) ».
Double allégorie morale dans ce bronze : d’une part, comme indiqué, le travail, vertu cardinale de la France bourgeoise de la fin du XIXème siècle éprise de mérites et de talents ; d’autre part, ce jeune homme n’est pas un simple forgeron : il présente les traits caractéristiques d’un jeune guerrier gaulois, forgeant un bouclier, symbole évident pour la France entre 1870 et 1914... En effet, après l’humiliante défaite de 1870, qui nous coûte, outre l’indemnité de guerre et les affres de la Commune, la perte de l’Alsace et de la Lorraine, un idéal patriotique se développe toutes tendances politiques confondues (et parfois à contre-courant des imaginations actuelles : conservateurs pacifistes, progressistes « va-t’en-guerre » !). Tous sont d’accord pour reconstruire une France forte, appuyée sur l’Agriculture et l’Industrie -le Travail au sens le plus manuel du terme-, voire le Commerce. Mais cet idéal républicain, puisque République il y a depuis 1875, doit s’ancrer dans un socle commun national. On ressort de vieilles « lunes » (les théories de Boulainvilliers sur les origines : le Peuple descend des gallo-romains vaincus par les Francs, grands aïeux de la Noblesse) et Renan écrit le « Roman national », avec « nos ancêtres les Gaulois ». Ces derniers, magnifiés, se sont battus contre l’Impérialisme, pour leur indépendance, sans avoir chercher la lutte contre Rome. Bref, pacifistes à l’intérieur, épris de liberté et d’une civilisation agreste, saine et de plein air, loin des turpitudes et des vices de leurs voisins latins. Les Gaulois sont des travailleurs ruraux, capables d’un artisanat remarquable, mais tout aussi capables de se défendre ! Message annoncé et répété dans tout le pays à son de cloche de l’Ecole laïque, obligatoire et gratuite.
Notre bronze est l’illustration absolue de ce courant intellectuel.
Si son auteur n’est pas vraiment passé à la postérité, son œuvre est elle aussi caractéristique d’un (autre) courant artistique qui voit le jour vers le milieu du XIXème siècle. Des sculpteurs comme Pradier, ou Barre, vont chercher chez des artistes de la Renaissance florentine, sinon des thèmes, mais une technique et des attitudes. Notre forgeron est le cousin transalpin du David du Bargello, cousin très éloigné, d’accord, mais la mise en valeur de sa musculature n’a rien de modeste, et l’intensité de sa détermination est transcrite dans le bronze. Le traitement de la chevelure, ou même du visage, n’est pas sans rappeler Gian Bologna et d’autres bronzes du début du XVIIème, sentiment raffermi par l’utilisation d’une belle patine sombre.
« Une sculpture académique gracieuse, raffinée, au canon élégant ».
Matière : Bronze
Epoque : XIXème siècle
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Dimensions
HAUTEUR | 48 cm |
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LONGUEUR | 25 cm |
PROFONDEUR | 17 cm |
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