Boule de suspension en verre moulé signée Sabino

8 500,00

Description:

Boule de suspension en verre moulé signée Sabino. (1878 - 1961)

Marius Sabino un maître, à la fois de la technique mais aussi du style. Originaire d’Italie, avec un père sculpteur, c’est aux Beaux-Arts de Paris qu’il se forme. En 1925, le Salon des Arts Décoratifs marque une véritable révolution : l’avant-guerre avait préféré les lignes fluides, les courbes et les formes évanescentes de l’Art Nouveau ; la guerre a amené une vision différente. Certes les mouvements cubistes avaient déjà envisagé des positions d’avant-garde, et annoncé des ruptures dans la façon de « voir » les choses… Mais ce « futurisme », dont les artistes italiens sont les premiers marqués -y compris politiquement, fascistes et communistes s’affrontent- ne se traduit pas encore par des réalisations concrètes pour le grand public. Pour celui-ci c’est d’abord une poussée vers de nouveaux matériaux et de nouveaux modes de production, qui crée une esthétique elle aussi nouvelle. L’efficacité doit se mettre au service de l’Art. Les lignes sont pures et les dessins sont nets. On recherche la lumière. Le verre est le média qui s’impose : on le travaille depuis des siècles, mais comme support (vitraux, fixés sous verre, etc.), mais pas vraiment en tant que tel, comme une matière réellement noble. Les cristalleries ont déjà réalisé des œuvres en cristal ou en verre moulé, mais c’est dans les années 20’ que les artistes s’en emparent. Parmi eux, de grands noms : Lalique, Daum, Gallé, Argy-Rousseau, Legras, Schneider, Sabino, etc. qui utilisent les techniques classiques de la gravure à l’acide, les rehauts de verre sur verre, mais aussi le moulage par pression : le verre en fusion est pressé dans un moule d’acier chauffé. On obtient ainsi des pièces pleines, aux arêtes précises, dans des dimensions parfois monumentales (la Fontaine des « Sources de France », de Lalique, fait plus de 15 m)

Si on le dit proche de Lalique, Sabino est un sculpteur, et imprégné de sculpture. Il subjugue ses œuvres en jouant sur la couleur, ou plutôt la nuance changeante de la matière. A une opalescence naturelle du verre, que l’adjonction de plomb va rendre de plus en plus cristallin, il cherche à donner une profondeur, accentuant les reliefs, à peine traités en ronde-bosse. En ajoutant de l’arsenic dans sa préparation, il obtient des irisations qui donne à la matière un volume particulier, et mouvant selon la lumière. Il transcende ainsi la sculpture (créer de la lumière avec des volumes, quand la peinture crée des formes avec la couleur) par un caractère onirique et mystérieux, clair et cependant à la frontière de l’indistinct… Il nous invite à partager un instant sans cesse renouvelé, à travers cette poésie concrète, comme ce soupir ou ce sourire d’un visage féminin, éternellement mouvant.

Matière : Verre moulé et pressuré
Epoque : Vers 1929
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Dimensions

HAUTEUR49 cm
LONGUEUR51 cm
PROFONDEUR51 cm

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